Parole d’indien :
Il faut mentionner que
les Amérindiens ne représentaient jamais, pour leur totem, un animal qu’ils chassaient par respect pour celui-ci.
La totémisation dans le scoutisme, à l’instar des coutumes animistes amérindiennes, celtes ou chevaleresque, consiste à attribuer à un individu au cours d’une cérémonie secrète, le nom d’un animal comparable par son allure et ses activités au candidat, suivi d’un adjectif définissant son caractère.
Exemple : Un sujet puissant, une force de la nature,
peut se voir attribuer comme totem le « buffle » et si par ailleurs son caractère est placide et généreux l’adjectif choisi pourra être «débonnaire»
Dans certains cas des noms de végétaux (chêne, roseau...) ou d’éléments naturels (torrent, nuage,…) peuvent être utilisés.
Jusque là tout irait bien si ce n’est qu’au début des années 60, la fameuse cérémonie de totémisation qui, dans beaucoup de cas tournait au bizutage dégradant et parfois violent, fera controverse.
La totémisation, considérée comme un jeu à ses débuts lors de son introduction en France dans les années 20 par Paul Coze, va, sous l’impulsion de Pierre Joubert (le dessinateur) et Jean-Louis Foncine, qui créent l'ordre du « Foulard de Sang » vers 1940, se transformer, suite à plusieurs dérapages dans les années qui suivirent, en une sorte de pratique initiatique pernicieuse issue de pseudo-rites chevaleresques.
En effet,
pour devenir « Sachem » il va falloir que le scout subisse des épreuves qui vont tester son courage, son humilité et sa maîtrise de soi.
C’est ainsi que, souvent, les Sachems, « initiés » déjà totémisés, constituaient un conseil, sorte de hiérarchie parallèle
incontrôlée aux aspects de petite secte, qui va faire subir aux novices des épreuves souvent humiliantes, douloureuses et effrayantes pour des adolescents fragiles.
Tout ce qui tourne autour de la résistance à la douleur morale et physique y est cultivé : la peur de la nuit seul dans la nature, la blessure volontaire (faire couler son sang), l’ingurgitation de potions répugnantes, des mises en situations dégradantes,…..etc.
Devant ce constat, au début des années 60, bon nombre de troupes vont interdire cette pratique, que nous mêmes à la 24, ne connaîtrons pas. Une loi interdisant le bizutage verra le jour en 1998 et concernera directement certains mouvements Français pratiquant la « totémisation dure »
Certaines unités continuent
cette tradition a des degrés plus ou moins acceptables, même encore de nos jours.
Une totémisation contrôlée, pédagogique et valorisante peut elle être pratiquée ?
Les avis sont très partagés car il y a eu des excès ! et le concept d’épreuves pour obtenir une sorte
de statut ou de reconnaissance sociale dans un groupe peut engendrer, quand on est jeune et relativement fragile, des troubles psychologiques....
Cette fameuse totémisation que nous n’avons pas connu dans les années 60 a été pratiquée au dernier camp de Bourdax d’une manière trop soft, juste un petit tatouage sur le front avec un bouchon
noirçi ! ce qui, à notre âge est nettement insuffisant ! nous essayerons de remédier à ça la prochaine fois....
Nous vous en communiquerons la liste dans un prochain article.
A trés bientôt !