Eugène Lougarre est une figure du quartier de Lafourguette. Pendant plus de 40 ans, il a fait partie de l'association de
quartier, en a même été le Président. Cet ancien menuisier de l'hôpital Marchant est aussi réputé pour sa collection de bouteilles. Plus de 1700 pièces de porcelaine et verres avec des formes
originales qu'il a commencé à compiler dans les années soixante-dix. A la fin de l'année, le retraité de 80 ans, va céder au détail une grande part de sa collection (1300 flacons) aux enchères au
profit de la Ligue contre le cancer, «une saleté» qui a emporté l'un de ses fils il y a deux ans.
Une collection incroyable : Des danseuses sévillanes, des pierrots, des gendarmes Cruchot, des îles de Corse
mais aussi des tableaux de La Fontaine finement réalisés. La collection d'Eugène Lougarre comporte aussi des bouteilles-boîte à musique. «Ce sont les seules que je garderais pour continuer un
peu ma collection. Pour ne pas arrêter d'un coup», explique le Toulousain.
La fièvre collectionneuse a pris Eugène, et par ricochet son épouse Maggie, après qu'un ami lui ait offert une bouteille
originale, «un chinois sur une carriole». Il y a encore quelques années, le couple se rendait tous les dimanches dans trois ou quatre vide-greniers à la recherche de nouvelles bouteilles. «J'y
allais souvent à 5 heures du matin, à la pile.» Maintenant, Eugène prospecte aussi sur internet. Et sait être patient pour flairer la bonne affaire. Il n'a jamais mis plus de 50€. «Car c'est
facile de faire une collection avec de l'argent. Après on n'y prend plus de plaisir», confie le Retraité.
Aujourd'hui, certaines pièces qu'il a sur ses étagères, bien alignées, sont estimées à 180€. Mais le prix ne fait pas la
valeur pour Eugène qui porte un regard plus attendri sur certaines bouteilles, pour le souvenir qu'elles renferment. Comme cette fiole en porcelaine en forme très trompeuse de vieille machine à
coudre. «Je l'avais vu à une brocante à Colomiers. Elle valait cher alors je ne l'avais pas prise. Je reviens l'année d'après, elle n'avait pas été vendue et le prix avait baissé de
moitié.»
Bien sûr, Eugène aura un pincement au cœur au départ de sa collection. Mais son choix est bien arrêté et sans regret.
«C'est pour la bonne cause.Je n'ai pas collectionné pour que cela me rapporte de l'argent».
Souhaitons lui une bonne récolte au profit de la Ligue contre le Cancer.
Rappel : Eugène est aussi l'auteur de deux ouvrages sur son quartier :
Nous vous en recommandons la lecture.